Les initiales

Les initiales est le festival de rentrée de l’Université Bordeaux Montaigne. Il s’étale sur une dizaine de jours et les étudiantes et étudiants profitent d’un grand nombre d’activités artistiques et culturelles ainsi que plein de moments de vie pour les accompagner doucement vers une nouvelle année d’étude supérieure.  Cette année, je suis très heureux d’intervenir pour mener des ateliers, créer une exposition (les œuvres resteront dans les nouveaux locaux de la DIVEC) et co-réaliser une œuvre collective.  Lorsque je me retrouve à Pessac à l’Université de Bordeaux Montaigne à la fin de ce mois de septembre, je suis déjà très en retard sur mes heures de sommeil. La rentrée est bien entamée. J’aime tant cette période. Mon idée principale est un peu floue mais la motivation, l’envie est toujours présente. Puis, il y a la rencontre avec le groupe. Premier atelier, premières discussions, premiers échanges et la magie opère.  Je sais que ça va passer vite. Il faut donc que je profite au maximum de l’instant présent et que je tente de ne pas en perdre une miette. Une des salles d’arts plastiques est réservée pour nous de 17h à 20h. C’est notre premier jour. Nous avons la permission de traîner jusqu’à presque 21h. Nous nous sentons bien. On aimerait tant que cette parenthèse de vie et de création ne s’arrête jamais. Le service de sécurité passe. Il est 22h. Le monsieur en rouge nous demande gentiment de sortir. On reste quand même un peu devant la fac pour prolonger ce moment.  Le lendemain je suis de retour pour installer nos créations et mettre nos idées au clair. On se retrouve toustes avec une once de fierté et trop heureux.se de cette expérience. Merci à la meilleure des équipes Sophia, Tania, Julie, Hadé, Armelle et Chélie.

Nous avons créé sans réellement se poser la question de l’avenir de nos travaux. Je réfléchis d’ailleurs souvent à cette notion : comment arriver à faire de l’art, être soi si nous cherchons un résultat précisément dans un temps imparti. Ça doit être à mes yeux tout l’inverse, un endroit où l’on ne compte plus les minutes, où on se laisse porter librement, une parenthèse ouverte, une discussion sans fin.

Les phrases suivantes sont des extraits de textes écrits lors de l’atelier. Ce sont des notes, des bribes de pensées rédigées spontanément. Je tenais à vous partager nos réflexions et les laisser ici pour trace

« Selon moi, le bonheur résident dans le partage, le fait simplement de vivre ensemble. Le bonheur collectif repose sur la compréhension, l’écoute, la communication verbale ou non verbale, sans animosité, sans colère. La transparence ou la tentative de transparence semble de rigueur. »  « Pouvoir vivre ensemble, en faisant ce que l’on aime sans blesser ou faire de mal aux autres. Vivre et laisser vivre. Chacun.e a sa propre définition du bonheur. Pour moi elle est juste tant qu’on l’applique sur soi-même sans l’imposer aux autres. Je pense qu’il est possible d’être heureux.se ensemble. »  « Le bonheur collectif, c’est faire preuve de compassion. La compréhension n’est pas requise, la ressemblance encore moins. Le respect mutuel des personnes, une envers l’autre est primordial. Cela passe par l’écoute, la patience, être ouvert.e aux autres, à l’environnement et se détacher des normes, des dictats, pour construire une société Libre. »  « Un endroit où je peux être fière de mon parcours. »  « Le bonheur : c’est passer du temps ensemble sans jugement. Être ensemble sans raison. Nous créons des souvenirs riches. »  « Accepter d’être un ensemble dans toutes ses formes, partager l’énergie au travers d’un sourire. La joie de vivre est aussi et certainement un bonheur collectif. »

Les sourires propagent des sourires me dit Tania venue du Mexique pour étudier à l’UBM depuis quelques temps déjà. Cette phrase a eu l’effet escompté face à mon travail, face à ma démarche artistique. Je place le curseur ici. C’est pour ça qu’on est là, simplement pour ça. On parle de tout, de rien. Surtout de tout d’ailleurs. Nos discussions sont riches, provoquent des émotions fortes et à la fin, nous sommes heureux.se d’être là. On sourit.  Un des temps que je préfère dans les moments que l’on partage ensemble c’est voir vos visages que je n’oublierais jamais s’illuminer. Des sourires galopent sur vos joues parfois même jusqu’aux oreilles. Je ne vous remercierais jamais assez pour tout ce que vous m’apportez, pour vos retours, vos mots d’amour, vos œuvres incroyables et bien sûr la sincérité de ces minutes grandioses.  Je suis persuadé que même dans dix ans j’aurais toujours ces flashs en fond d’écran de ma vie. J’ai tant de chance de vous avoir rencontré. Ça vaut pour cet atelier mais pour tous les autres. Merci de contribuer à mon épanouissement. Merci de rendre mon art plus vrai que jamais, ma vision de la vie plus juste. J’ai ressenti cela encore et encore lors de la réalisation de la fresque collective que j’aime tant.  Au fil de la journée les étudiant.es défilent pour venir passer un moment, partager un instant commun avant de repartir en cours ou sur d’autres activités. Certain.es restent une minute d’autres la moitié de la journée. C’est long la moitié d’une journée. Une partie de la fresque est là pour se relaxer et sur l’autre les artistes d’un jour ou de toujours réalisent un souvenir sous forme de paysage en lui donnant un titre, un mot.  Grâce à tous ces moments immortalisés par des photos mais aussi des pensées, je ne suis pas prêt d’oublier mes trois jours passés ici et toutes les rencontres que j’ai eu la chance de faire.