Le temps de cette journée du 3 avril 2023, j’ai eu l’honneur de poser valises, pinceaux, pots de peinture, plantes, toiles et tout un tas de choses qui traînent dans mon atelier pour participer à une journée de médiation autour d’œuvres collectives et participatives à l’université de Bordeaux sur le campus de Pessac.
Quelques jours avant cette mobilisation qui ouvrira le festival annuel des « Moissons d’avril », j’apprend que ma belle petite voiture restera pour quelques jours dans son garage préféré. Je suis un peu déçu. Je dois revoir mon chargement un peu à la baisse ainsi que les choses que je vais déplacer pour l’occasion. Mais, notre bonne vieille BX familiale peut tout de même en rentrer du bazar !! Deux grandes toiles sont installées sur des chevalets. Sur une, nous œuvrons pour créer une œuvre abstraite. Des petits cadres dans des tons pastels viennent enlacer une œuvre sur des teintes beaucoup plus colorées. L’énergie, l’application et l’implication des étudiant.es se ressent dans chaque partie de cette création. Une seconde surface se voit remplit par une montagne de mots d’étudiant.es sur les thématiques de l’amour et de la vie étudiante. Certain.es répondent simplement aux deux questions mais ne trouveront pas le temps de peindre. Au fond, ils/elles espèrent que je serais encore là à la sortie de leurs cours ou sur un autre évènement. Si ce n’était que moi, je passerais mes journées ici. Qui sait ? ça sera peut-être un jour le cas.
Il y a presque deux ans, je suis intervenu ici pour ma première action au sein de l’Université de Bordeaux aux côtés de l’association Ad’hoc et sous la direction bienveillante de Jérémy Neveu doctorant en droit. L’idée était de peindre l’entrée de l’amphithéâtre Aula Magna sur le campus de Pessac. Aujourd’hui, les portes sur lesquelles nous avions œuvré ont été remplacé. L’œuvre perd de son sens et nous avons choisi de tout refaire. Au début du mois de mars, j’ai tout repeint en blanc. Jusqu’à la rentrée de septembre, nous allons mener plusieurs ateliers de médiation afin de faire grandir l’évènement.
Je vous donne rendez-vous pour une des semaines de la rentrée du 18 au 22 septembre pour un programme bien rempli et une réalisation artistique. Certains temps seront ouverts à toutes et à tous pour m’aidait à construire tout ça. N’hésitez pas à vous tenir informer. Comme la première fois, il y aura un vote auprès de tout le monde pour choisir l’œuvre qui vous accueillera les bras ouverts dans cet amphi emblématique du campus. Affaire à suivre.
Je tiens à remercier de tout cœur le grand nombre d’étudiantes et d’étudiants avec qui j’ai eu la chance de discuter, peindre, écrire, échanger, débattre, créer et travailler ce jour. Merci, c’était vraiment un chouette moment. Je me rappelle tous vos visages, vos sourires, nos discussions, comme l’évoque Marie plus tard dans son témoignage, les rires et les sourcils froncés par la concentration. Tout ça restera gravé encore quelques temps dans mon histoire.
Une belle pensée à mon amie Eléa, de MEUF asso que j’ai croisé par hasard dix minutes après mon arrivée. Elle n’est normalement pas sur ce campus et c’était donc pour tous les deux encore plus improbable… Merci pour ce temps, nos discussions. Et oui, encore des points communs. Mais ça ne s’arrêtera jamais, la liste devient longue.
Tellement heureux de retrouver Céleste aussi aujourd’hui étudiante en L2 Droit. Mais tellement génial de te voir. Merci pour ce repas Crous partagé. À tes côtés c’est forcément du 5 étoiles. Hâte de revenir et de te retrouver.
Merci à Hélène et Alexandre du service Culture pour votre accueil et pour m’avoir fait de la place sur cette belle programmation. Merci Sandrine et Nicolas du Bureau de la vie Etudiante. Hâte de la suite. Ce n’est que le début d’une nouvelle grande aventure.
Merci à Lisenn et Camille, les deux emplois étudiantes. Les longues discussions sans effort en fin de journée suscitent beaucoup de curiosité de mon côté et j’espère avoir le plaisir de vous retrouver un jour ou l’autre.
Merci aussi à tous les collègues Bve et Service Culture des autres campus pour nos échanges qui ont parfois été furtifs mais fort agréable. Mon vélo électrique ou ma petite voiture rouge Paul Peinture bientôt comme neuve ainsi que moi-même seront très heureux de vous rendre visite et animer des ateliers ou animations artistiques de la sorte chez vous.
Petit clin d’œil pour Béatrice, campus de la Victoire que j’avais déjà eu l’occasion de rencontrer.
Merci à toutes et à tous, actrices, acteurs, spectatrices et spectateurs pour cette journée du 3 avril que j’ai adorés passer en votre agréable compagnie.
MARIE – Etudiante Licence Université de Bordeaux
Comment s’est passé cette journée ?
L’ambiance et l’activité proposée ont transformé une journée longue et éprouvante en moment de partage prolongé sur toute une après-midi, je ne pensais pas restée aussi longtemps au départ. Il en fallait beaucoup pour me retenir à la fac à ce moment-là, je ne regrette pas de m’être laissée tenté.
A tes yeux qu’est-ce que ce genre de moments amène à la vie étudiante ?
De nombreux passants étaient curieux sans pour autant oser sauter le pas et participer, peut être que d’autres ateliers de ce genre les motiveraient à tenter l’expérience à leur prochain passage. Il est toujours agréable d’apprendre des choses nouvelles, et la fac n’est pas très diversifiée dans les loisirs artistiques. C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus convaincue de passer l’après-midi avec toi sur une toile, je n’étais pas sûre de pouvoir revivre l’expérience de sitôt. Et tout ça sans scrupules ni culpabilité d’avoir consacrer mon temps à des choses plus agréables, même avec les examens qui approchent. A mon sens, il s’agit d’un moyen d’évasion bien plus sain que de se retourner la tête un jeudi soir pour s’évader du quotidien universitaire.
D’un point de vue extérieur qu’est-ce que ça apporte aux gens personnellement ?
De l’extérieur, j’ai eu le sentiment de voir les curieux volontaires se détendre, l’ambiance de la fac et l’approche des examens n’aident pas pour profiter de petits loisirs au cours de la journée en délaissant son stress et ses impératifs. Cet atelier a permis de délaisser le sérieux pour laisser place à la créativité, et dans ce lâcher prise il était étonnant de constater autant d’application chez les étudiantes mais surtout chez les étudiants (avis de femme aha)
Étaient-ils satisfaits ?
Ils tenaient le pinceau sourire aux lèvres c’était facile à constater, même chez les timides 😉 Certains autres (comme moi) fronçaient les sourcils mais c’était pour s’appliquer ça ne compte pas.
Quel est ton ressenti ? Qu’est-ce que ça t’a apporté à toi ?
J’ai beaucoup apprécié ce moment de respiration et j’apprécierais en vivre de nouveaux. Je me suis que très rarement essayé à la peinture, les toiles et le matériel est cher et mes bases résident surtout dans le crayon à papier pour travailler le réalisme. M’essayer à l’art abstrait m’a rendu très curieuse, j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler ce projet avec toutes ces couleurs. Je suis très minutieuse quand je dessine et cet atelier m’a appris à accepter un art plus vivant, moins méthodique, et surtout plus libre. Ce n’est pas dans mes habitudes de tracer des gros traits à main levée avec désinvolture, et pourtant ça rend super bien. Même dans ma manière d’appréhender l’art j’ai le sentiment de m’être relâchée et laissée transporter au lieu de chercher à contrôler la perfection de chacun de mes traits. Il faut faire confiance à son imagination c’est de cette manière qu’on créer, j’ai souvent tendance à l’oublier, je te remercie de m’avoir rafraîchi la mémoire.
Un mot à rajouter 😉
Un seul oui, « continue ».
HELENE – Chargée de projet Culturel, Université de Bordeaux
« J’ai été très agréablement surprise de voir les étudiants s’arrêter, prendre le temps, même 10minutes et d’apprécier le moment. Ils se sont levés hier matin avec leur programme en tête cours/RU/cours …et ton intervention leur a permis de faire un écart, une bulle, un pas de côté durant leur routine, lors de cette journée, ils s’en souviendront.
Et c’est de voir leur intérêt, qui me fait dire qu’il y a une demande de pratique. Sans doute un besoin de s’évader, de pratiquer.
Personnellement, ça m’a fait beaucoup de bien. Une pause pour sortir de ma routine de bureau, concentrée sur une pratique artistique, j’ai adoré.
Je me dis que ce ne sont pas des lieux de repos qu’il faut dans les entreprises, mais des lieux de créations, où on lâche tout. Je pousse encore plus la porte, en me disant qu’un artiste en résidence à l’année ça pourrait être cool. »