En bonne compagnie

Avec mon amie Valentine Demol-Phelep nous attendions cette semaine de résidence et de travail artistique avec impatience.  C’est passé plus vite qu’un clignement de paupière, qu’une pizza à emporter, que les goodies dans le placard, un café entre ami.es ou encore une visite éclair au Champs de la Ville. J’ai encore l’impression d’être en train de descendre du train à Orléans le premier soir sans absolument rien savoir de ce qui nous attendait.  Je ne vais pas passer par quatre chemins : c’était incroyable, fabuleux, extraordinaire. Les adjectifs manquent pour décrire tout cela. Quand j’y repense les larmes surgissent. J’ai même des petits guilis au niveau du cœur.

Le projet que nous avons mis en place se veut fédérateur et tente de rassembler le plus de monde possible. Parler, crier, jouer, s’amuser, apprendre, être ensemble, faire ensemble, tenter de s’exprimer, de dépasser le nous qui peut parfois nous bloquer et se surpasser.

Je ne suis pas peu fier de ce que nous avons réussi à faire en seulement cinq jours.

Croyez en vos rêves disaient-ils. Ne vous inquiétez pas mesdames et messieurs, on y croit. Et plus que ça, parfois on les touche. Il y a quelques années, j’ai vécu pas très loin de Gien et je crois que mon cœur sera toujours bercé et caressé par cette région clairement sous coté. Les longues routes au milieu des champs de blé, les couchers de soleil interminables et sublimes, le ciel que l’on peut toucher, les recycleries qui abritent des trésors, les bonnes bouffes entre pote parce que parfois il y a que ça à faire, la Loire, ces abords et tous les sourires des gens que l’on croise…

Puis le lycée, une ambiance que j’aime, quelque chose qui me manque quand j’y pense. Ça puff fort à l’entrée, ça se charrie, les coupes de cheveux ne ressemblent pas à la mienne, je trouve tout le monde beau, certaines jeunes femmes se couvrent un peu plus le visage à l’extérieur, les gars font ronfler le moteur pour rentrer à la maison. Il ne fait pas chaud mais c’est cool de montrer le dernier tatouage en haut du bras. Ça parle fort et dans plein de langues différentes. La boulangerie du coin est un peu chère mais tout le monde vous la conseille et la queue qui en sort démontre une certaine qualité. Les kebabs ne font pas l’unanimité mais tout le monde y va. Je vois plein de looks identiques, des styles sortis tout droit de ma génération comme si tous mes potes avaient redoublé depuis 20 ans. C’est beau la vie. C’est beau les jeunes.

 

« Dans la famille, lorsque l’un des cœurs arrête de battre, celui des autres bat pour lui à tout jamais ». Cette phrase est issue d’atelier d’écriture, en réponse à des questions que l’on s’est posées. Elle est tellement puissante que nous ne pouvions pas ne pas l’écrire sur un des murs, celui réalisé avec les T MELEC. J’ai passé du temps avec eux et toute la bande. J’ai passé du temps avec les T ASSP puis il y a chacune des classes. Même deux ou trois heures suffissent pour vous porter dans mon cœur jusqu’à la fin de mes jours. Il y a les jeunes de l’IME venu.es avec leur éduc, incroyable. Vous avez tellement apporté à ce projet.

Maintenant que cette aventure est terminée je me repasse souvent le film de notre aventure. J’aimerais pouvoir être là chaque jour au portail pour vous souhaiter une belle journée, vous livrer un sourire sur un plateau à fleur et vous offrir des paquets de bonbon. J’aimerais pouvoir être là chaque jour, vous chécker fort et vous saluer. J’aimerais pouvoir vous raconter des anecdotes ou une blague dont moi seul détient le secret. J’en profiterais pour accentuer mon accent, ramener un fond de soleil. N’oubliez pas que chez moi il y a plus de pluie en un mois que sur une année complète chez vous.

J’aimerais passer du temps aux Champs de la Ville, peindre le mur du tabac, rigoler, parler, débattre. Tout ce que j’aimerais se réalisera peut-être un jour ou pas mais laissons-le flotter dans l’air comme un rêve. Au fond le plus important est d’y croire et d’avancer dans la vie toujours en bonne compagnie. Merci à toutes et tous, vous avez été d’excellente compagnie.

remerciements

Je ne vais toujours pas passer par quatre chemins : merci des millions de fois au lycée Marguerite Audoux pour l’accueil, merci la direction, les CPE, toutes et tous les profs que j’ai croisé avec qui j’ai travaillé ou non. Merci infiniment aux agentes et agents pour avoir rendu ce projet possible et pour avoir contribué à la réussite de celui-ci.

Merci tellement fort à toutes les classes que j’ai eues et avec qui j’ai travaillé, c’était beau, fort et inoubliable. Vous m’avez rendu si fier et heureux de tout ça. Une spéciale dédicace au T MELEC et T ASSP avec qui j’ai eu l’honneur et la chance de travailler un peu plus. Merci mille fois pour tout ce que vous m’avez apporté.

Merci de tout mon cœur à mon amie Valoche, à Valérie et Delphine pour avoir co-construit ce projet et l’avoir rendu si merveilleux. Vous êtes des pépites toutes les trois.

Une pensée à tous les parents qui ont participé aux ateliers parents / enfants et une spéciale pensée aussi à toustes les ami.es Jonathan, Emilie et bien sûr mon amour de Poupou qui me manque si fort.

témoignages

IRENA – Elève terminale ASSP

« Pendant la semaine du 29 janvier au 2 février, on a eu la chance d’avoir dans notre lycée, un peintre, Paul Peinture, qui s’est déplacé pour un de ses projets qu’il tient depuis un moment avec une de nos professeures.

Cette semaine s’est super bien passée ! C’était vraiment génial ! On a passé des moments incroyables ! Que ce soit en classe, à l’atelier parents/enfants ou autre. Si seulement on pourrait avoir plus de projets comme celui-ci.

Pour moi, ça m’a fait beaucoup de bien d’avoir pu penser à autre chose avec les différentes activités que nous a proposé Paul Peinture durant cette semaine, en dehors des cours.

Plusieurs autres élèves m’ont donné des retours, pour la plupart positifs.

J’ai vraiment beaucoup apprécié cette semaine. Les activités avec la classe, m’ont permis de créer, de m’amuser, de rigoler… avec mes copines. Pour moi c’est quelque chose de très important. L’atelier parents/enfants était vraiment magique. Cela m’a permis de partager un moment avec ma maman, en dehors de la maison. Car oui, la relation que j’ai avec ma mère est parfois compliquée. Pour moi, c’est très précieux d’être proche de sa maman même si ce n’est parfois pas facile.

J’ai également quelques petits moments à vous partager.

J’ai eu l’occasion de manger plusieurs fois au côté de Paul peinture, au self du lycée. Ce sont vraiment des bons moments passés. J’ai également eu l’occasion de manger avec ma professeure d’anglais, Valentine, et Paul peinture. Ce moment était pour moi très précieux. Il nous a permis de pouvoir bien discuter.

J’ai pu les aider à installer, en musique, toutes les œuvres réalisées dans la semaine au foyer, le jeudi 1 février au soir, pour le vernissage qui a eu lieu le vendredi 2 février au soir.

Tous ces moments passés m’ont permis de réaliser l’importance qu’il faut profiter à fond des moments présents. Ils m’ont permis de créer d’autres liens avec ma maman, avec ma professeure d’anglais, avec Paul peinture, avec mes copines… des liens tout simplement incroyables.

Ils sont, et resteront toujours gravés dans ma tête.

Je remercie encore énormément Paul Peinture. C’est une très belle personne, une personne authentique. Il a amené joie et bonne humeur tout au long de la semaine ! »

 


 

VALENTINE DEMOL-PHELEP – Professeure d’anglais

« J’attendais la venue de Paul à Audoux avec impatience, car je savais qu’il apporterait un souffle nouveau aux élèves, comme il le fait partout où il passe, tel un courant d’air frais qui permet une parenthèse revigorante. Cette semaine riche en créations fut aussi riche en émotions, autant que ces moments partagés vécus. Les élèves semblent avoir beaucoup apprécié pouvoir passer du temps au lycée en dehors des sentiers conventionnels des cours, ce lieu où iels passent tant de temps pendant leur vie d’adolescent·es et de jeunes adultes. Paul permet aux élèves d’exprimer ce qu’iels ont à dire, mais surtout d’être écouté·es.

Ces ateliers, ces moments passés avec les élèves ou les collègues (prof, agentes) m’ont fait me sentir appartenir à un groupe, celui du personnel du lycée. Ces moments ont réellement représenté le fait d’être ENSEMBLE, de recentrer sur le partage, pour couper de cette individualité dont nos quotidiens sont remplis. Ils m’ont permis de découvrir (un peu plus) les personnes derrières ces appellations génériques. Je suis ravie de ces moments passés au lycée, ils m’ont comblée, motivée, et montré que les jeunes méritent que l’on fait bien de s’investir pour eux, de leur faire confiance. Lorsqu’on leur laisse la place, ils sont capables de s’investir et nous montrer qui iels sont vraiment, pas lissé·s par le cadre.

Ces ateliers ont permis à chaque groupe également de s’écouter vraiment, de découvrir les personnes avec qui iels ne partagent rien habituellement.

Plusieurs élèves, ayant participé au projet ou non, m’ont parlé de Paul Peinture, preuve des marques qu’il laisse sur son passage.

Personnellement, j’ai adoré chaque moment passé avec toi, Paul, les dizaines de visionnages de la vidéo d’Optimômes, les cinquantaines de morceaux de scotch collés, les conversations interminables jusqu’à pas d’heure, les partages de références, les discussions profondes ou les blagues idiotes, les moments sur le balcon et les départs tardifs, sans oublier les goodies et la glace.

Je garderai indéfiniment en tête le moment où Salem et Cansu ont collé la bâche ensemble, en terminant par un check qui a ravi cette dernière. Salem, il ne passe pas par 4 chemins.

Je garderai aussi en tête cette visite au CDV de Paul, et la réaction des jeunes. Je garderai par la suite, les confidences d’Yigit sur cette visite. Je garderai en mémoire l’interview par ces 3 T MELEC qui n’ont pas réussi à être hyper spontanés mais qui se sont tellement investis, avec ce désir de bien faire, ces bugs et ces rires gênés, ainsi que ces confidences sur leur quotidien.

Ce projet conclue parfaitement ces 3 années vécues aux côtés de ces deux classes de terminales pour qui j’ai tant d’affection.

Je tiens à remercier Paul, mon ami si précieux, d’avoir rendu tout cela possible. J’ai hâte que l’on recommence. »

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