CORNAC

Après l’étape du Pout c’est en direction de Cornac que nous partons. Cornac c’est dans le Lot. C’est à quelques minutes de là où j’ai grandi et surtout, c’est ici que j’ai eu un atelier en binôme pendant presque dix ans. C’est une grande histoire d’amour déjà écrite avec ce village qui nous a vu grandir et partir à la conquête du monde. J’y ai encore de nombreuses connaissances, des ami.es et des collègues… Après dix ans de vie et de travail en duo, c’était une nécessité pour moi d’arriver avec une autre identité, avec quelque chose qui me ressemble et que les gens ne connaissent pas forcément. Le défi a été relevé et j’ai passé un moment fabuleux.

Nous sommes dimanche soir avant le départ. La liste des heures de sommeil manquantes à l’appel sont bien nombreuses. Elles sont rapidement comblées par toutes les marques d’amour et d’amitié inscrite dans mon cœur depuis le début de ce projet. Le Pout c’était incroyable. Demain matin, à la première heure, nous prendrons la route en convoi pour se rendre dans le Lot. Les camions remplis d’artistes et de matériel en tout genre se suivent en file indienne. La route est longue mais elle permet surtout d’avoir un petit sas de décompression. Nous sommes individuellement dans notre bulle. Nous reprenons quelques forces pour les jours qui arrivent. C’est exactement ce que j’imaginais depuis le début. J’avais hâte de le vivre. Je crois que ce qui m’a le plus marqué sur cette tournée c’est ce travail en communauté, l’entraide constante entre toutes et tous. Tout le monde se mélange, s’aide et de ce fait les prestations de tous.tes deviennent de plus en plus belles. Chacun.e d’entre nous a un moment dans la semaine où il doit exceller dans son domaine : le spectacle Libre Penseur le samedi soir, le concert de Paul le vendredi, la préparation des repas pour Les oiseaux, mon expo chaque jour et les différents ateliers mis en place pour ma part. Tout le monde se soutient et se donne constamment de la force. Une fois de plus (j’ai dit la même chose quand j’ai parlé de Le Pout) les mots me manquent. Il faudrait des livres entiers pour décrire heure par heure ce que nous avons vécu. 

Arrivé.es à Cornac nous voilà prêt.es très vite. Une heure après s’être garés, une équipe est déjà en route au travers des ruelles du village pour aller à la rencontre des habitant.es qui ont proposé de nous héberger. Pendant ce temps-là alors que la nuit pointe le bout de son nez, le chapiteau est quasi dressé par les deux frangins qui se tirent la bourre. L’ambiance est totalement différente mais toute aussi bien. Nous avons déjà vécu une semaine de festival. Les inquiétudes des un.es et des autres se sont envolé.es. Nous allons simplement vivre le moment et profiter. La pluie s’est parfois invitée pour nous barrer la route mais rien n’y fait. Tout va bien. Avec quelques changements nous nous laissons porter par une programmation quasi identique à celle du Pout : ateliers, concert, spectacle, expo… Quelques personnes se rajoutent dans nos rangs pour nous donner un peu de fraicheur : Françoise des amis de Cornac est bien là pour parler du patrimoine cornacois, Marie Thoisy (qu’on ne présente plus) pour donner des coups de pouce et dessiner sans cesse les moindres faits et gestes et Emilie Vasset qui nous rejoins avec son tattoo truck.

C’est une expérience inoubliable et clairement une grande réussite. Les « au revoir » sont difficiles mais les souvenirs restent inscrits à l’encre indélébile dans l’histoire de chacun.e.