Sororité

Lors d’une diffusion d’un film et d’un atelier sur le harcèlement de rue, j’ai rencontré l’association féministe de l’Université de Bordeaux luttant contre les violences sexuelles et sexistes. J’ai de suite adhérer à leurs discours et à leur association. Nous avons décidé avec Melissa, une des membres fondatrices de mettre en place des ateliers. Dans un premier temps nous ferons deux ateliers : écriture et peinture. Nous sommes en février 2022. Tout est allé très vite et nous ne savons pas ce qui nous attend dans les mois qui suivent.

Les sourires, les longues discussions, les coups de gueule, de la peinture un peu partout, sur les feuilles, sur les murs, les habits, les pots, du travail et beaucoup de bienveillance. Le temps file, on ne s’en rend pas compte. La lecture de nos textes, les larmes qui montent. La satisfaction et la joie. Retour en bus sous la pluie, le rangement du matériel, la satisfaction, la mise en place, en route, l’entraide, être bloqué à la fac après 21 heures. On pense à celles et ceux qui ne sont pas là. Il y a les longues minutes de musique, de concentration, les échanges, les tattoos, l’analyse des dialectes de fan de foot, la gentillesse du videur, les résultats scolaires de certaines, les clopes, le Monaco qui coulent à flot, et tant de choses qui font et ont fait qu’on gardera toutes et tous un souvenir impérissable de cet atelier de peinture. 

Puis s’en est suivi l’idée d’exposer toutes nos œuvres à la fac et la création de fanzines. Ces fanzines seront offert aux spectacteur.ices venu.es découvrir notre travail.

Merci l’équipe, merci à celles et ceux qui ont participé aux ateliers et toute l’équipe des fanzines. C’était incroyable.

remerciements

Longue vie à MEUF Asso.

A Giulia, Eleanor, Clarys, Aleks, Maïa, Lison, Melody, Carla, Naouel, MC, Oihana, Eva, Aurore, Lina et Melissa. Merci pour tout. J’ai en plus eu la chance de reparler de mes heures de star.

Merci à l’Université de Bordeaux campus Victoire pour nous avoir laissé travailler et crier jusqu’à pas d’heure. Merci à la sécu d’avoir fait des heures sup et surtout de nous avoir laissé sortir de la fac.

Merci Melissa et Aurore de m’avoir compté parmi vous pour cette aventure. J’espère tellement qu’on continuera encore et encore. Merci à toute l’équipe du fanzine, toutes autant talentueuses les unes que les autres, la dream team du dimanche. Prenez soin de vous et j’espère à bientôt pour de nouvelles aventures.  

Bien sûr, merci Wiwi et Aurore pour l’accueil à la colloc.  

témoignages

LISON Étudiante en psycho à l’Université de Bordeaux Campus Victoire

 

« J’ai adoré les ateliers qu’on a fait ensemble. Peut être encore plus l’atelier d’écriture parce que je manie mieux les mots que les pinceaux mais les deux étaient super, à leur manière. J’ai été très émue et touchée lors de l’atelier d’écriture en me rendant compte (encore une fois) de toutes ces violences que les femmes subissent à cause de ce système patriarcal dans lequel on vit. Et puis évidemment, j’ai été prise aux tripes par le poème de Boris Vian. Cet atelier m’a donné envie de crier, de manifester, de prendre mes amies dans mes bras, d’être fière et d’écrire encore. Pour l’atelier peinture j’avais un peu d’appréhension j’avoue, mais finalement j’ai été scotchée par l’engouement qui m’a emportée. J’ai découvert l’art abstrait et la capacité à transmettre quelque chose, un ressenti, une émotion sur une feuille de papier. Je n’ai pas l’impression d’avoir réussi à me mettre dans l’exercice à fond, j’imagine à cause de l’hypercontrôle qui me caractérise aussi, mais j’ai tellement aimé voir tout le monde à l’œuvre et le résultat de ce moment que j’en retiens que du bon.

Et évidemment ce que j’ai préféré dans ces deux ateliers c’est nous toustes : cette équipe d’enfer, cette adelphité, ton professionnalisme Paul et les conversations sans queue ni tête. Bref tout ça pour dire que c’était chouette. Ça m’a apporté plein de choses mais ce que je retiens le plus : ça m’a réconciliée avec l’art abstrait.

Quelque chose que je n’avais jamais vraiment compris, qui ne m’avait jamais vraiment transportée.

Je me suis dit que je ne l’avais jamais vraiment regardé de la bonne manière, que c’était plus que des taches de peinture : une façon d’exprimer ses émotions autrement que par la verbalisation. Dans mon métier (futur) presque tout passe par les mots, et je me suis rendu compte que ça faisait du bien parfois de ne pas parler. »

 


 

 

MELISSA Etudiante en Socio à l’université de Bordeaux et Co présidente de l’association universitaire MEUF

 

 

J’ai vécu la création de notre projet comme une très belle expérience. Notre projet et sa création ont été remplis de rigolade, de bonne humeur, de bienveillance, d’écoute et d’entraide. Nous avons pu cocréer le projet du début à la fin. C’est assez rare de pouvoir réellement cocréer ensemble mais c’est ce que j’ai eu la chance de faire. Chacun.e a apporté sa vision de voir les choses et ses idées, je me suis sentie écoutée et prise en compte.

Les ateliers se sont eux aussi super bien passés, les émotions étaient au rendez-vous et tu nous as bien accompagné.e.s. Je pense que tu sais vraiment ce que tu fais, tu sais où aller pour débloquer les choses et exprimer au mieux ton art.

 


 

MAIA Etudiante en Psycho à l’université de Bordeaux et Co présidente de l’association universitaire MEUF

 

« J’ai rencontré Paul à l’occasion d’ateliers d’écriture et de peinture que nous avons organisés avec lui pour créer une cohésion d’équipe. Le premier temps de parole et d’écriture, Paul a su nous mettre en confiance pour que nous puissions nous livrer, pour que nous puissions exprimer nos privilèges et nos envies pour la cause féministe. Mais c’est à l’atelier peinture que j’ai appris à connaitre Paul, et à me connaître moi. Nous avons pu échanger sur nos vies, sur des questions de société et j’ai senti en lui une bienveillance et une gentillesse rare. Grâce à ça, j’ai pu lâcher prise lors de l’atelier. Et oui, Paul a la capacité incroyable de faire ressortir toute la colère et toute la rage qui sommeillent en nous devant un groupe de personnes, sans qu’on en ait honte. Pour ma part, j’ai pensé aux drames de ma vie, que j’avais enfouis, et j’ai laissé mon corps peindre, sans le contrôler. C’est abstrait, mais ça ressemble quand même beaucoup à un volcan en ébullition. J’ai dû le remercier mille fois, mais je n’ai jamais su exprimer ce que ça m’avait apporté. Comme j’ai dit plus haut, j’ai appris à me connaitre : savoir que je peux lâcher prise, ça a été le plus marquant. J’étais persuadée que je n’y arriverais pas et pourtant Paul a réussi à réaliser ce défi (sans qu’il le sache sinon ce n’est pas très drôle…)

La rencontre en elle-même est une bonne anecdote. D’abord parce qu’échanger avec un vrai allié de la cause féministe, ça fait du bien. Ensuite parce que le lien qu’on a créé à quelque chose de magique : j’ai 22 ans, lui quelques années de plus (hihi) et pourtant on se comprend, on arrive à communiquer sans mal sur des sujets de société. Et il m’a réconcilié avec l’art abstrait ».

 


 

AURORE Etudiante en Socio à l’université de Bordeaux et membre active de l’association universitaire MEUF

 

« Pour notre projet en commun, je trouve ça vraiment génial qu’on ait pu te rencontrer déjà. Je suis agréablement surprise de ce que j’ai pu ressentir lors de l’atelier peinture, ça m’a vraiment fait du bien et je me suis sentie à l’aise alors que pourtant ce n’était pas une séance facile (de se mettre un peu à « nue » devant les autres). J’ai beaucoup aimé l’atelier écriture aussi, parce que ça m’a permis de vraiment faire une introspection, de voir les choses en face par rapport aux privilèges qu’on a. Et même en tant que féministe c’est important de refaire des mises à niveau. Et surtout, ce que je trouve vraiment chouette… c’est qu’on a pu prolonger l’expérience. Quand Mélissa a proposé qu’on fasse un fanzine, on a bu un café pendant 3 heures pour rendre ça concret. Et je ne m’imaginais pas que ce serait aussi bien. On a gavé bossé, mais on a surtout beaucoup discuté sur pleins de choses, sur nous, sur notre rapport à l’amour, à la sexualité, au féminisme, à la vie… je suis tellement heureuse de ça. Et je crois que tout le monde a été très heureux.ses. J’ai eu que des retours sur toi du type « mais Paul il est génial », « le projet est génial » enfin c’est trop chouette quoi. Et puis surtout, de faire vivre l’art, la culture et l’engagement sur un même projet. On ne peut pas rêver mieux. C’est tellement enrichissant ce qu’il s’est passé. Ça m’a remplie de joie. (Je parle trop, je suis désolée tu avais marqué en « quelques mots »)

Je dois rajouter que je suis hyper heureuse (encore une fois) qu’on ait pu faire un projet comme ça. Etant assez éloignée de l’art, ou du moins pas pratiquante, ça m’a vraiment donné un élan de fou. J’ai eu la sensation d’avoir « ma place » dans ce groupe d’artistes, alors qu’autour de moi il y a de réels talents, et pourtant, je me suis sentie hyper à l’aise. C’est un projet de bienveillance tout simplement. Et je crois que l’art dans sa globalité doit véhiculer ça, et merci encore Paul d’avoir pu nous transmettre ça.

Ce projet a renforcé la cohésion d’équipe. Avec Mélissa on s’est rapprochées grâce à l’organisation du Fanzine, on s’est beaucoup investie et je suis tellement contente qu’on l’a fait. Pareil, pour l’atelier écriture quand on a tous.tes lus les textes, c’était tellement bienveillant, emphatique… C’est trop bien de pouvoir exprimer nos émotions, nos ressentis, de manière aussi libre. Et je crois que ça nous fait « souffler » aussi. Ça nous a fait du bien à tous.tes je pense.

Pour finir avec une anecdote… je dirais que c’est pas spécialement « une », mais ce que je retiens c’est qu’on s’est éloigné.es des fanzines à certains moments pour échanger sur nos parcours, nos expériences, nos aléas et nos joies, et que c’était vraiment incroyable. On était tous.tes heureux.ses pour chacun.es. Ce projet a créé une symbiose, une réelle solidarité. »

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